lundi 10 décembre 2012

Ecrire, ce n'est pas Le Da Vinci Code

Si vous avez envie d'écrire, que ce soit sur Internet ou autre, une des leçons que j'ai apprises est qu'il ne faut surtout pas vouloir à tout prix se prendre pour un auteur qui manierait le style à la perfection. Déjà, vous ne vous adresseriez qu'à des esprits tristes, persuadés de leur haute valeur, et votre message, vos idées, votre univers ressembleraient plus à un labyrinthe tortueux, lourd et compréhensible comme un texte d'initié des francs-maçons...

S'il est une chose que l'on peut mettre au crédit de Dan Brown, c'est que son style d'écriture est accessible, au contraire de son intrigue. Vous voyez là où je me permettais de vous amener. Avoir l'impression de décrypter le code sur la Joconde lorsqu'on a envie de se relaxer en lisant un texte agréable ou intéressant, cela lasse vite.

N'ayez pas peur des fautes d'inattention, car vous en ferez toujours, et même les grands écrivains n'en sont pas exempts. On peut en trouver plusieurs exemples.

Ne craignez pas d'innover, de créer des nouveaux mots: le français est vivant, il a besoin de se renouveler. Pour mémoire, on ne peut plus lire facilement des auteurs du XVIème siècle, Rabelais en est une preuve.

Et surtout, n'hésitez pas à répéter un mot lorsqu'il vous parait juste et bien adapté. Car à vouloir trop broder pour éviter une hypothétique lourdeur, c'est à ce point-là que vous pourriez devenir incompréhensible ou ridicule...
Je vous laisse avec un auteur, dont le style m'a beaucoup inspirée pour la rédaction de mon livre "Le Soleil se couche à l'Ouest":
Deux extraits de son oeuvre parlent d'eux-même. Bien sûr qu'on pourrait lui reprocher d'être redondant et lourd mais vu le niveau et la renommée de cet écrivain, qui fut aussi philosophe et mathématicien, cela ne pourra que prêter à sourire:     

 "Quand, dans un discours, se trouvent des mots répétés, et qu'essayant de les corriger, on les trouve si propres, qu'on gâterait le discours, il les faut laisser"


"Justice, force.

Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.

La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique.

La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste.

La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Aussi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste.

Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste."
Pascal, Pensées (1627)

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